Zoom : https://zoom.us/j/94327056223
Dans les années 1960 et 1970, dans plusieurs pays occidentaux, de jeunes militants intellectuels décidaient d’enjamber les barrières de classes. Ils se faisaient recruter comme ouvriers (généralement dans les usines) et parfois comme employés faiblement qualifiés dans les services (centre de tris postaux, hôpitaux, dans les transports, etc.). Appartenant à différents groupes de gauche (marxistes-léninistes, maoïstes, trotskystes, etc.), ils souhaitaient s’enraciner dans la classe ouvrière pour contribuer aux luttes syndicales et diffuser un discours révolutionnaire.
Cette démarche a pris différentes formes selon les pays. En France, on a parlé « d’établissement », tandis qu’au Québec, on a plutôt utilisé l’expression « implantation ». Aux États-Unis, ce projet politique a été appelé « Turn to the Working-Class » ou « Industrializing ». Bien documenté en France, entre autres du fait des nombreux témoignages publiés par les établis eux-mêmes, ce mouvement a été assez peu étudié au Québec et aux États-Unis. Il n’a jamais fait l’objet de comparaison internationale.
Ce panel a pour objectif de comparer le phénomène de l’implantation en milieu de travail en France et au Québec. Il est composé de 3 militants implantés: Donald Cucioletta (Québec), Marnix Dressen et Fabienne Lauret (France).
Il s’agira de faire le bilan historique de l’établissement pour ouvrir le débat sur la pertinence politique de ressusciter cette tactique aujourd’hui. Les questions qui orienteront le panel sont:
– Compte tenu des succès et des échecs de l’établissement dans les années 1960-1970, peut-on dire qu’une tactique semblable mériterait d’être envisagée par des militants de gauche aujourd’hui?
– Si oui, quelle forme l’établissement devrait-il prendre? Quels sont les secteurs économiques stratégiques à investir? Quels sont les écueils à éviter?
– Si non, quelles tactiques permettraient d’opérer une réelle jonction entre intellectuels de gauche et personnes des classes populaires?
Salle Principale
Français